samedi 30 janvier 2010

Man Ray : le dilettantisme au travail

Maîtriser une solarisation à l’époque où Photoshop n’était même pas un fantasme dans la tête d’un informaticien revenait à vouloir mélanger hasard et précision. Certains y parvenaient et peu utilisait cette technique avec autant de créativité que Man Ray.

Le sentiment que j’ai ressenti lorsque j’ai feuilleté pour la première fois les photos de Man Ray est certainement une liberté immense. Comment sortir du cadrage précis, du liseré noir et de l’instant décisif ? La solution était là devant moi : la photographie n’est pas faite pour reproduire le réel. La seule limite à notre créativité est ce que notre cerveau est capable d’inventer. Le reste n’est qu’une question de technique. Il n’y a pas de règle, pas d’interdit, simplement le plaisir de jouer.

Le numérique est venu bousculer ce mélange de hasard et de précision. Il nous donne la possibilité de tout contrôler, tout modifier, d’intervenir partout. On y perd souvent le plaisir de jouer. Pas étonnant qu’un simple boitier comme Holga fascine autant. Au-delà de tout effet de mode on y retrouve le plaisir simple d’une boite qui enregistre une image. Le même plaisir que celui de regarder une image apparaître dans le révélateur.

Il manque un bouton à tous les menus déroulants de Photoshop : un bouton « Man Ray» qui laisserait un peu de hasard, un peu de vie entrer entre les pixels souvent bien trop froid.

Petite question : qui reconnaîtra la femme que Man Ray a photographiée ? Avouez que c’est facile !!!

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