Parler de l’œuvre d’un photographe est un peu illusoire dans l’espace donné par un article de blog. Et comme je sais que Marc ne supporterait pas les imprécisions je préfère ne pas tenter, même par jeu.
Peut-être lancer une piste de lecture qui fait que je regarde avec plaisir depuis des années ces photographies : trouver, tisser, inventer les liens entre les portraits d’artistes, les portraits de détenus et les carcasses de bestiaux.
Marc avait avec lui en permanence ces photographies, dans un sac en cuir noir. Ajouter une nouvelle photo a fini par vouloir dire en enlever une. Alors il fallait choisir, ne pas se répéter, affiner le regard. Jusqu’au jour où cet entonnoir ne laisse plus passer d’images, alors l’heure de poser l’appareil photo à sonner.
Chaque portrait est une aventure et je crois me souvenir que Samuel Beckett refusait de poser pour Marc Trivier. Celui-ci réitérait ces demandes jusqu'au jour où Beckett lui a répondu "fais la ta photo". Une seule séance, quelques photos ...
La photographie s’apparente à une « rage de dent qu’il faut arracher ». Je retrouve dans cette image de Marc l’urgence, la nécessité inexplicable, l’élan qui nous fait partir. Avec cet humour qui dans le même temps nous demande si tout cela n’est pas qu’une illusion. Car cela se joue ailleurs, « la vie est ailleurs » disait Kundera ...
Je sens cependant la rage de dents venir …
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