J'ai déjà écrit quelque part que sur ce blog que nous étions quelques un a avoir le goût de l'errance. Un peu comme si nous avions besoin de rester là à regarder la lumière courir sur la pierre et les gens; comme s'il nous était nécessaire de nous perdre, d'aller au bout; comme si regarder nous permettait, si ce n'est de mieux comprendre, au moins de mieux sentir le monde qui nous entoure ... en espérant que de cette errance il en reste quelques images.
Il en reste souvent peu. Sur 22000 clichés Robert Franck en retient 83 pour son livre "les américains". Et ce n'est pas parce que les 19917 autres sont mauvaises ...
L'Amérique aura du mal à se remettre de ce portrait d'elle. Il est tellement loin du rêve américain.
Cette photo est un concentré de l’Amérique des années 50. Un monde étriqué à la morale blanche bien pensante qui se place évidemment à l’avant du bus et qui ne sent pas qu’à l’arrière la vie cherche tous les chemins pour s’exprimer.
Les photos s’interpellent, se répondent et tout prend sens. J’ai en tête cette célèbre image d’une voiture sous une bâche entre deux palmiers. Quel choc quand notre cerveau y repense en voyant la photo suivante du livre.
La photographie est un langage a part entière et les photos n’ont pas besoin de mots.
Les noirs des photographies de Franck m’ont toujours parlé, j’aimais m’y perdre. J’ai toujours compris ce langage au point de devoir lutter lors de mes premiers tirages pour ne pas systématiquement tenter de les reproduire.
Venez feuilleter les pages de mon livre.
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